The Last Express (1997)

Jordan Mechner

Jordan Mechner naît à New-York en 1964. Programmeur depuis l’âge de quinze ans, il est encore étudiant à Yale lorsqu’il développe ses premiers jeux sur Apple ][. Si les éditeurs ne se montrent pas intéressés au début, la donne change avec Karateka, publié par Brøderbund en 1984. Non seulement il s’agit de l’un des tous premiers jeux de combat, mais le titre impressionne par l’animation fluide de ses personnages et par la présence de cinématiques ; il s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires.

Diplômé de psychologie en 1985, Mechner s’installe en Californie pour travailler durant quatre ans sur son chef d’œuvre, Prince of Persia. Là encore, le jeu témoigne de sa passion pour le cinéma. Des années avant la généralisation de la motion capture, Mechner emploie la technique de la rotoscopie pour créer des animations incroyablement naturelles. Son jeu sera traduit en six langues, adapté sur une vingtaine de formats et se vendra à plus de deux millions d’exemplaires. Il donnera lieu à une suite, Prince of Persia 2: The Shadow and the Flame (1993), mais aura surtout une descendance phénoménale dans l’industrie du jeu vidéo, de Another World à Assassin’s Creed en passant par Tomb Raider.

Entre-temps, Mechner se concentre sur la conception des jeux et ne programme plus lui-même. Toujours en 1993, il réalise son premier documentaire, Waiting for Dark, et fonde le studio Smoking Car Productions avec lequel il réalise The Last Express (1997). Se déroulant en temps réel, ce jeu d’aventure ne connaîtra hélas pas le succès qu’il mérite à cause de la faillite de Brøderbund. Mechner prend alors ses distances avec le monde du jeu vidéo pour se tourner vers son autre passion, le scénario et la réalisation.

En 2003, son documentaire Chavez Ravine: A Los Angeles Story est primé et même présélectionné pour les Oscars. La même année, Ubisoft l’invite à superviser Prince of Persia : les Sables du temps, qui réinvente le classique avec un système de contrôle du temps qui sera maintes fois copié par la suite. Ce succès critique et public crée une nouvelle franchise pour l’éditeur et fera l’objet d’un film en 2010, l’une des très rares adaptations réussies d’un jeu vidéo en salles. Depuis, Mechner continue de travailler pour le cinéma, le jeu vidéo ainsi que la bande-dessinée.