Né le 31 mars 1944, Tomohiro Nishikadoentre en 1968 chez Pacific Kōgyō, une filiale de Taito, mais c’est en 1970 qu’il passe au développement de jeux électromécaniques avec Sky Fighter, suivi de Sky Fighter II et Border Line. Deux ans plus tard, c’est bien sûr la découverte du célèbre Pong (1972) d’Atari, qu’il décortique en détail, qui lui permet de concevoir le tout premier jeu vidéo japonais : Soccer (1973). Il sera suivi de Basketball (1974) et aussi la même année du jeu de course Speed Race, en quelque sorte le remake d’une borne électromécanique que Nishikado affectionnait quand il était jeune, Mini Drive (1959), par Kasco.
Mais c’est surtout avec Space Invaders (1978) qu’il va bouleverser l’industrie du jeu vidéo. Né de l’idée de surpasser Breakout (1976) cette fois, il a bénéficié de l’approfondissement de ses connaissances en informatique et notamment de ce tout nouveau composant, le microprocesseur. Il fabrique ainsi ses propres outils de développement et crée une variante du casse-briques où la « raquette » tire des balles tout droit et dans lequel ce sont les « briques » qui se déplacent ! Le succès est tel qu’il devient un véritable phénomène de société au Japon et ailleurs dans le monde pendant plus d’un an. Après Space Invaders Part Two l’année suivante viendront Lunar Rescue (1979), Balloon Bomber et Space Cyclone (1980).
Nishikado rejoint alors en 1981 la toute nouvelle « Division des produits du futur » où il conçoit toutes sortes de robots et de cartes prépayées jusqu’en 1988, date à laquelle il prend la tête de la division des jeux pour consoles. Lassé de ce poste purement administratif, il quitte Taito en 1996 mais demeure consultant pour la société. Il fonde ainsi son propre studio, Dreams, avec lequel il produit des jeux pour l’éditeur comme Pop’n Pop(1998) ou Chase HQ : Secret Police (1999), mais qui se spécialise aussi dans le débogage de jeux vidéo. Nishikado prend sa retraite en 2010, à l’âge de 65 ans, mais cela lui permet de revenir à la création pure et de concrétiser des projets personnels de jeux électromécaniques comme Magic Bell ou Magic Hat, ainsi qu’une version miniature de la borne de Sky Fighter.
En 2017, il publie sa première biographie aux éditions Omaké Books.