Laurant Weill découvre les ordinateurs à treize ans lorsque son père l’emmène dans un salon dédié. Cela le mène à suivre des études d’informatique en plus de la biochimie. À dix-sept ans il développe un logiciel de gestion commerciale… qu’il commercialise lui-même. À dix-huit ans et avec des amis, il conçoit son propre ordinateur basé sur le processeur 68000, quelques mois avant sa sortie ! Mais Thomson ne sera hélas pas intéressé par cette machine en avance sur son temps…
Alors qu’il fait son service militaire, Laurant Weill crée une boutique, Ellix, spécialisée dans le micro-ordinateur britannique Oric. La boutique en devient rapidement l’importateur officiel en France, et elle rencontre un vif succès. Laurant, ses amis et même des clients de la boutique commencent à créer des jeux et il réalise ainsi qu’il y a un véritable marché pour cette industrie naissante.
C’est donc en septembre 1983, après ses études, qu’il formalise avec Marc Bayle la première société de jeux vidéo en France, Loriciels, dont le nom, trouvé par sa femme dans l’urgence à l’INPI, est la contraction de « Oric » et de « Logiciels ». Néanmoins, la société publiera sur la plupart des micros de l’époque et Laurant Weill a également créé ou participé à d’autres sociétés comme Microïds, Brøderbund Europe ou encore Evolution, à qui l’on doit le logiciel de traitement de texte fourni avec l’Amstrad CPC.
La sortie de L’Aigle d’Or en 1985 conforte Loriciel – le « s » a disparu au changement de logo en 1987 – dans son statut de leader en France et la compagnie n’en oublie pas d’innover sur le plan des périphériques : pistolet optoélectronique pour West Phaser, lunettes 3D pour Jim Power… Mais la société fait faillite en 1992 après trois années de difficultés liées en grande partie à l’arrivée des consoles japonaises fermées aux éditeurs français. En 1994, Laurant Weill fonde alors Visiware, qui est devenu rapidement le leader mondial des jeux pour la télévision interactive.
Sa principale chaîne interactive, Playin’TV, est diffusée dans 77 pays. Plus récemment, la société Sync (une émanation de Visiware) est déjà un acteur important du « deuxième écran » en enrichissant les émissions et les publicités TV sur mobiles.